LA MODE ETHIQUE KESAKO ?
02 mars 2018
Le salon who’s next est un salon international de prêt-à-porter où se rencontrent tous les acteurs de la mode.
Emilie HUBERT, la fondatrice, de Dressing Responsable nous a invité à participer à une conférence sur la mode éthique lors de ce salon.
J’ai eu donc l’opportunité d’y participer avec :
Alexis Assoignon - Co-founder, Les Sublimes => marque de mode éthique pour femme
- Nayla Ajaltouni - Coordinator, Éthique sur l'étiquette => Collectif qui défend les droits humains au travail sur toute la chaîne de fabrication textile
- Rym Trabelsi - Co-founder, Clothparency => un plugin qui aide à la consommation du vêtement en donnant l’indication de l’impact environnemental de la confection de ce vêtement
- Stéphanie Sassolas - Founder, The New Wardrobe => Blog de mode éthique et responsable, partenaire du label une autre mode est possible
La thématique abordée: l’éthique sur la chaîne de fabrication d’un vêtement de A à Z. Vaste programme !!!
Mais c’est quoi l’éthique ? Cela m’a donné envie de vous écrire.
L’éthique selon Larousse : Ensemble des principes moraux qui sont à la base de la conduite de quelqu'un.
Ah oui, c’est là où réside la complexité de la définition, c’est subjectif…
Si on parle de vêtement éthique on peut donc trouver en vrac et de façon non exhaustive ces différents critères : le made in France, le vegan, le bio, l’équitable, le made in europe, le « matière naturelle »…. Et franchement je comprends qu’on s’y perde.
Partons du commencement, quand on parle d’éthique, que cherche-t-on à savoir ? Que cherche-t-on à mesurer ? Il me semble que c’est l’impact humain et écologique de la création de notre vêtement.
Le made in France implique des droits sociaux encadrés, peu d’impact carbone quant au transport et du travail local sur la partie made in France.
Le bio c’est une restriction de produits chimiques de synthèse dans la culture de la fibre ou l’élevage de l’animal.
L’équitable a pour objectif de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs marginalisés.
Le vêtement vegan est exempt de toute substance d'origine animale.
La liste est longue et honnêtement on pourra trouver à redire dans chacun de ces critères, mais on notera qu’ils se préoccupent tous d’un point ou d’un aspect de leur chaîne de valeur.
On a tous entendu parler du Rana Plaza, c’est malheureusement à travers ce type de drame humain que les consciences s’éveillent. Et réaliser que les donneurs d’ordre (les marques) n’étaient pas « responsables » renforce l’aberration de la fast-fashion, mode basée sur des coûts de production bas, des produits de mauvaise qualité mais vendus en grande quantité…
Nayla expliquait clairement ce point lors de la conférence, le business model des gros acteurs du textile comprend une chaîne de valeur longue et complexe qui a pour résultat de déresponsabiliser juridiquement les marques. Les actions menées par des ONG et des syndicats ont permis une belle avancée légale => le devoir de vigilance qui oblige la marque à se responsabiliser. C’est-à-dire qu’elle devra répondre des impacts de sa production sur toute la chaine d’approvisionnement.
C’est à mon sens ce point qui est à la base de l’éthique d’une marque : Son implication dans sa chaîne de valeur, sa chaîne d’approvisionnement.
C’est ainsi qu’a été créée la chaîne de valeur de Kipluzet. Être pédagogique, vérifier et expliquer comment le produit est fait de A à Z, avec quoi, où ça et par qui, c’est ma conception de l’éthique. Les mots d’ordres sont donc transparence et traçabilité.